Le bien doit gagner le mal pour gagner le bien

Posté par neuro sous 3615 ma vie Vendredi 13 mai 2005 à 22:31

Je la regarde remuer sa petite cuiller en argent dans la porcelaine d’une tasse immaculée. Le blanc éclatant renforce encore le noir d’un bon café torréfié l’avant veille dans une brûlerie à l’ancienne de la vieille ville. J’attends sagement qu’elle commence, enfant sage monté en graine qui attend qu’on lui raconte une belle histoire. Elle puise ça et là les idées dans les méandres de ses pensées, et me regarde enfin, deux grands yeux clairs sous un chapeau de paille entouré d’un ruban.

– Je ne te comprends pas, pourquoi n’acceptes tu pas cette mission? Elle plonge ses yeux droits dans les miens, exigeant une réponse valable. Dans les arbres, les oiseaux eux-même se taisent, et écoutent. Seule un grillon un peu autiste continue son chant troublant le glouglou de la piscine.
– Tu me vois retomber dans le corporate business toi? Je lui lance ça, tout de go, sans même réfléchir à une contre-attaque qui n’oubliera certainement pas d’arriver.
– Un an en régie dans un grand groupe, pour un jeune CV comme le tiens sans expérience bancaire, c’est génial, je ne suis pas certaine que tu retrouves quelque-chose d’aussi bien après.
– Oui mais justement, un an de PHP tout de même. Je ne sais pas si tu te rends compte? L’horreur.
– Attends, un an de PHP5 objet, c’est tout de même vachement mieux. Au pire, tu leur ponds du C++ avec des ‘$’ en tête de variable. Elle se lève, et dégrafe soigneusement sa blouse qu’elle laisse tomber sur une chaise longue. Sa jupe longue à fleurs, très champêtre la rejoint rapidement. Je découvre alors une peau claire mais non blanche. Elle ne me semble pas une de ces filles qui ne voient jamais le jour. Je parcours du regard deux jambes ravissantes, et une poitrine pleine que je n’imaginais pas seulement un instant plus tôt. Elle se rassied et recommence à jouer avec sa cuiller, manège machinal de celle qui met ses idées en forme.
– Oui mais justement, PHP5, est-ce que je vais vraiment maîtriser?
– Au lieu de me reluquer comme ça, rends toi utile et mets moi de la crème dans le dos.
– Si je veux – j’en meurs d’envie – et tu me demandes autrement. Dans les faits, les choses ne se passent jamais comme prévu, et je suis déjà debout, un tube de Roc indice super archi méga fort pour peau fragile dans la main gauche.
– Tu rêves d’un poste à responsabilités, le tout gros machin avec des réunions à animer, des gens à diriger, des rapports, des décisions, et c’est exactement ce qu’on te propose. Alors que demander de plus?
– Comment veux tu que je puisse faire ça, tu me connais non? Je dirais même que tu me connais mieux que quiconque. Sa peau est douce comme de la soie, souple comme je n’aurais jamais osé l’imaginer, et j’accomplis ma tâche avec un enthousiasme à peine feint. Et puis de toute manière, c’est trop loin.
– C’est direct en métro depuis chez toi, tu es à une demi heure du bureau. ne te fous pas de moi. Elle fait rouler ses épaules, et je crois que mon traitement ne lui est pas désagréable.
– Parlons en du métro, j’habite à cinq minutes à pieds de chez moi, et tu voudrais me remettre dans les transports en commun? Avec tous ces GENS? Mes doigts s’aventurent timidement à la naissance de ses seins que je présume fermes et lourds à la fois. Double bonheur pour les yeux et les mains. Elle s’ébroue mais ne les chasse pas vraiment. J’effectue une prudente retraite.
– Ça fait trois mois que tu veux recommencer à lire le matin pour travailler ton go, et on t’en donne la possibilité, ne me fais pas rire.
– C’est pas tout à fait faux. Je reprends des munitions de crème solaire avant de m’attaquer plus avant à sa poitrine. Conscient que je risque fort de me prendre une phénoménale paire de claques plus que méritée. Mes doigts étalent la crème en cercles concentriques, descendant lentement le long de ses épaules et de sa gorge, l’air de ne pas y toucher. Elle se laisser caresser plus que masser, mais je ne peux voir l’expression de son visage. J’aimerais.
– Tu as des tickets restaurant je crois. Mes doigts tâtent le terrain, timidement, presque craintivement, puis remontent. Surtout ne pas se presser, ne pas l’effrayer.
– Oui. Et?
– Pendant un an, tu vas pouvoir manger japonais une fois par jour rue Sainte Anne, et tu refuserais ça?
– Vu comme ça… Elle prends mes deux mains et les plaque plus que franchement sur ses seins que j’emprisonne instinctivement, surpris, lève la tête vers moi et regarde hilare mon air totalement stupéfait, fière de sa double victoire et du résultat écarlate qui se tient tétanisé derrière elle.
– Tu vois, quoi que tu fasses, ça ne change pas grand-chose. J’arrive toujours à mes fins.

Tags: drague, fille, geek, mission, php, travail



2 commentaires »

  1. Commentaire de vlad qui a dit
    le Vendredi 13 mai 2005 à 23:58

    “j’habite à cinq minutes à pieds de chez moi”

    pas mal !

    ;)

  2. Commentaire de Fred Bird qui a dit
    le Samedi 14 mai 2005 à 10:06

    Héhé… moi aussi je dis “maison” devant le corps de ma chérie…

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